Biographie Serigne Abdoul Ahad MBACKE

Le marché central de Touba (Ocas)

L’agrandissement et le peuplement massif de la cité de Touba, n’allait pas sans l’apparition de pratiques bannies par l’islam, de trafic de toute sorte. Mais la naïveté des populations qui croyaient que Touba pouvait être une zone de non-droit parce que jouissant d’un aura religieux ne va pas prospérer.

Le Cheikh appris avec désolation que le Marché Ocas, créé par son prédécesseur Serigne Fallou Mbacké et qui jouissait d’une notoriété sans pareille était devenu un lieu de prédilection de trafics de tout genre, de propension d’excès de toute sorte, et même un terreau d’une certaine débauche. On y vendait même des armes blanches et des marchandises frauduleusement introduit sur le territoire sénégalais en provenance de certains pays limitrophes.

Un an après avoir lancé son appel pour encourager les mourides à s’installer à Touba, Cheikh Abdoul Ahad décida en 1975, de redonner au marché son rôle en prenant une mesure radicale : la démolition totale du marché et sa reconstruction selon des normes modernes avec en toile de fond l’assainissement des pratiques qui y avaient cours.

Après qu’il l’eut inauguré en 1976 en compagnie du président de la République de l’époque Léopold Sédar Senghor, le marché central de Touba, devint un lieu moderne et purifié de tout produit illicite au point de vue moral, légal et surtout religieux.

C’est que Touba, qui a commencé à se remplir, à devenir une mégalopole cosmopolite, ne devait pas selon sa vision, être une zone de non droit, un no mans land où sous le couvert du regroupement communautaire, des pratiques peu orthodoxes devaient prospérer.

Le Cheikh qui était aussi le gardien de l’orthodoxie mouride, n’a pas toléré que les habitants de la ville ne paient pas l’impôt aux structures de l’Etat, le guide soutenant alors qu’avant de pouvoir revendiquer des droits, les habitants de Touba, mourides de surcroit, doivent s’acquitter de leur devoir et payer l’impôt.

Le Cheikh a exercé un contrôle certain sur la communauté, et sur la ville de Touba qui est le symbole de la vérité et de la sainteté prôné par Cheikh Ahmadou Bamba. Comme s’il s’agissait de la prunelle de ses yeux, il a assis une autorité basée sur la justice. Sa perspicacité d’esprit etson influence exceptionnelle pour gérer les conflits, les situations de crise ainsi que les dissensions internes, chez les mourides comme chez les gens de confessions religieuses différentes, ne faisait l’objet d’aucun doute. Sa politique de main tendue lui avait facilité la tache dans ses projets pour le progrès moral et spirituel de l’Islam.


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