Borom Belel

Oeuvre de Serigne Abdoul Ahad MBACKE (suite)

 » Gnakk Caaxaan » est un autre surnom par lequel Serigne Abdoul Ahad a été, de façon fort éloquente, désigné pour signifier que tout en lui exècre les faux-fuyants, la simulation, la dissimulation, la duplicité.

L’ardeur, l’opiniâtreté, et, surtout, le génie qu’il mettra à améliorer et à fructifier ce legs lui ont valu le prestigieux pseudonyme de BATISSEUR.
D’une grosse bourgade rurale, il en a fait en quelques années, une cité moderne en pleine expansion. Avec lui, Touba est devenu un vaste chantier en perpétuel devenir.

Pour les besoins de la fluidité de la circulation, surtout en période de Magal, l’axe qui relie Touba à Mbacké est transformé en une superbe autoroute, aujourd’hui puissamment éclairée la nuit par une batterie de lampadaires très performants. Dans le même ordre d’idées, la ville est ceinturée par une rocade afin d’assurer un rapide dégagement des véhicules qui, autrement engorgeraient l’agglomération.

Les rues son tracées de façon rectiligne dans le cadre d’un lotissement scientifiquement mené. Certains de ces axes sont bitumés au grand bonheur des usagers. Le lotissement a permis la viabilisation de près de 120 000 parcelles à usage d’habitation et qui ont été attribuées de façon absolument gratuite et sans discrimination aux demandeurs qui se sont manifestés. La seule conditionnalité exigée est de mettre en valeur le terrain reçu et de s’y installer effectivement.

Pour l’approvisionnement en eau, de nombreux forages sont réalisés et équipés, parallèlement à un important réseau d’adduction. Ainsi, la pression de la demande pendant les Magal et autres célébrations, est considérablement allégée.

La Grande Mosquée est l’objet d’importants travaux d’extension. Pour un milliard et demi, la capacité d’accueil de l’édifice passe pratiquement du simple au double grâce à l’aménagement d’espaces bien aérés, confortables et propices au recueillement. Parallèlement, la sonorisation est améliorée de façon à permettre aux fidèles de suivre de très loin, la liturgie. 

De nouveaux cimetières dotés de toutes les infrastructures nécessaires à leur fonctionnalité sont installés à l’est de la cité, sur les bords de la route de Ndindy.

Aïnou Rahmati, le Puits de Miséricorde est modernisé. Une puissante pompe d’un débit de 30m3/heure est installée pour alimenter un château d’eau d’une capacité de 50 000 m3. Pour l’usage des pélerins, 28 robinets sont posés. Ce nombre n’est pas innocent : il symbolise la somme arithmétique des valeurs de chacun des caractères arabes qui servent à écrire TOUBA. Pour comprendre cet aspect de la question, sachez qu’en arabe chaque lettre de l’alphabet est associée à un nombre qui représente sa valeur, de telle sorte que la somme des valeurs des lettres qui composent un mot a une valeur indicative quant à l’appréciation du poids mystique de la réalité décrite par ce mot. 28 est donc le chiffre de TOUBA et on le retrouve très souvent dans le traitement de beaucoup de questions touchant à la vie de la cité.

Pour abriter les écrits du Cheikh et les trésors inestimables que constituent les nombreux exemplaires du Coran dont la ville dispose et dont la richesse est faite de la diversité de leur origine comme la grande variété de leurs styles de calligraphie, Serigne Abdoul Ahad a érigé, à l’est de la Grande Mosquée une superbe Bibliothèque équipée de moyens sophistiqués de reprographie et d’une imprimerie ultra moderne. Un conservateur de très haut niveau gère ce précieux patrimoine qui compte des ouvrages venus de tous les coins du monde musulman sans parler des écrits des grands cheikhs du mouridisme. 
C’est en hommage à son amour avéré pour les livres et le Coran en particulier que ce haut lieu a été choisi pour abriter son mausolée. 

L’imposante Résidence Cheikhoul Khadim, à l’ouest de la Mosquée est en principe  » la résidence de fonction  » du Khalife. En tout cas il abrite les cérémonie officielles lors des grandes célébrations.

La Grande Université Islamique qui se situe sur la Rocade dénommée  » 70  » dans le quartier Touba Madiyana, fait la fierté du monde musulman noir.

L’esplanade Est de la Grande Mosquée qui abrite les prières des jours de Korité et de Tabaski a été rénovée et dotée des équipements nécessaires à la fonction qui lui est dévolue.

Le marché central est modernisé et doté des installations adéquates. Ce marché dénommé OCAS a acquis un grand renom dans la sous région.

La ville est pourvue d’un hôpital et d’autres centres de santé pour soulager les populations.

La construction d’une gare routière a mis en partie fin à une certaine anarchie dans le secteur du transport interurbain. 

Pour la sécurité publique et pour lutter contre la délinquance, un poste de Gendarmerie est implanté. En effet, victime de sa réputation de ville refuge, Touba était devenu le sanctuaire de tous les malfrats en rupture de ban et des trafiquants de tout acabit. Serigne Abdoul Ahad allait y mettre bon ordre. Viscéralement attaché à la sauvegarde de l’héritage placé sous sa responsabilité, Baye Lahat a entrepris une croisade impitoyable contre les vices qui avaient commencé à gangrener la ville sainte. Ainsi, une guerre sans merci est livrée aux contrebandiers, aux trafiquants et aux consommateurs des drogues, à l’alcool, au tabac, bref, à tous les marchands de mort qui attisent par leurs méfaits les foyers de la délinquance, ces vecteurs qui mènent infailliblement à la damnation éternelle. Nous lui devons le fait que Touba ait donné corps au slogan  » ville sans tabac « , en référence à cette journée mondiale sans tabac qui chaque année, voit la Communauté Internationale demander aux hommes de bien vouloir s’abstenir d’user de tabac, le temps d’une journée. 

L’on ne saurait clôturer ce chapitre, loin d’être exhaustif, des réalisations de Baye Lahat sans évoquer au passage, la densification du réseau téléphonique et de l’électrification de la ville. C’est avec lui qu’a commencé le processus qui allait valoir à l’agglomération de Touba l’honneur d’être déclaré cité modèle et surtout d’être reconnue comme la seule ville sans bidonville du monde.

Incontestablement, Baye Lahat a laissé une empreinte indélébile dans la ville de Touba, tout comme dans le cœur des mourides. Nous ne pouvons considérer comme un fait anodin l’avénement du XVème siècle de l’ère musulmane pendant son magistère. Pour nous c’est le signe prémonitoire de la marque profonde qu’il a imprimée sur la Communauté en général et la ville de Touba en particulier. 

A sa disparition, le 19 juin 1989, il a laissé une cité en plein essor et une communauté résolument soudée, mobilisée autour du culte de l’Unique. L’œuvre et l’enseignement de Serigne Touba, désormais vulgarisés aux quatre coins du monde, illuminent le cheminement des fidèles sur la route de la recherche de l’agrément du Seigneur par l’intermédiation du service rendu au Messager Ultime (P.S.L.) Le mensonge s’en est allé et la vérité s’est installée à demeure. Une conscience claire des tenants et des aboutissants de sa mission a toujours habité Cheikh Abdoul Ahad. N’a-t-il pas dit dans un sermon mémorable : « Au plus profond de moi, je sais avec pertinence que sur ce fauteuil que j’occupe, j’attends la mort qui, de façon inéluctable surviendra un jour. Et, un individu sensé, qui donc sait pertinemment que cette mort est une fatalité, ne peut pas avoir le loisir de nourrir des intentions mauvaises ou de commettre des actes répréhensibles. Il ne doit surtout, ni les commanditer ni les cautionner.  » 

Nul doute que son Maître se félicite d’avoir investi ses espoirs dans ce grand héros de l’Islam. Nous sommes persuadés qu’au Paradis où il a rejoint le Cheikh, l’Elu (P.S.L.) lui fait fête en raison du travail colossal qu’il a accompli pour le triomphe de la Vérité. Quant à nous, le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre, la preuve la plus éclatante de notre reconnaissance à son endroit, ce sera de faire nôtre ses propos que voici : « Il faut que chacun d’entre vous sache que ma résolution est la suivante : je choisirai de me taire de sorte que vous n’entendiez plus ma voix, plutôt que de vous tenir un discours qui, après analyse de votre part, ne débouche pas sur votre profit ici bas ou sur votre salut dans l’au-delà. « 


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